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CHANTAL



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lundi 3 juin 2013

C'EST GRAVE DE MENTIR
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PAR CHANTAL LECLERC.....DROITS RESERVES..........

Voici une histoire vraie que l'on m'a racontée récemment :

Il s'agit d'une famille qui vivait dans une grande ville du sud de la France. Tout se passait bien, le père et la mère travaillaient dans la même entreprise depuis des années. Ils avaient deux filles qui avaient à présent treize ans et vingt ans.
Un après-midi, la fille de treize ans, Christine, arriva assez tard à la maison et dit qu'elle comptait sortir le soir avec son copain ! Son père lui dit qu'il n'en était pas question et qu'elle resterait à réviser son travail du lendemain...Furieuse, elle claqua la porte et sortit dans le jardin. Son père la suivit et lui dit de revenir immédiatement, alors Christine se rapprocha et traita son père de "sale facho" ! Médusé et meurtri, il lui donna une gifle...Alors, elle ouvrit le portail du jardin et sortit en criant et en courant....
Le père, Jean-Pierre, eut beau la rappeler, elle ne se retourna pas et couru encore plus vite...Il se dit que la jeunesse actuelle était bien difficile à comprendre, mais que tout cela allait s'arranger le soir. Il s'en voulait de l'avoir giflée, mais cette injure qu'elle lui avait lancée, l'avait vraiment blessé et il n'avait pu se retenir de la corriger pour ce langage excessif...Maintenant il regrettait son geste stupide, mais il se disait que le soir il aurait une explication avec Christine.
Tandis que Jean-Pierre restait dans le jardin à attendre sa fille, il vit le voisin au balcon qui scrutait avec ses jumelles les allées et venus de tout le quartier ! Il lui fit un signe de la main, gentiment.
Pendant ce temps, Christine, furieuse, ruminait et décida d'aller au commissariat du coin pour se plaindre de son père qui la battait...Ainsi il serait convoqué, pensait-elle et "payerait" pour la gifle qu'elle venait de recevoir. Elle était hors d'elle, ne pouvant sortir avec son copain, son père agissait comme un "vieux", il devait payer pour son absence de compréhension, sa dureté, sa violence, elle était folle de rage !
Au commissariat, une jeune femme prit sa déposition, puis on lui posa plusieurs questions sur son père :
Vous a-t-il souvent battue ? Manqué de respect ? Touchée? Gestes déplacés ?

Alors, une idée commença à germer dans le cerveau de Christine et elle dit:
Oui, il m'a giflée car je ne voulais pas qu'il me touche...les seins...
Aviez vous déjà subi des avances, des attouchements ?
Oui, il a souvent essayé de me prendre dans ses bras en se serrant contre moi...Je lui en veux et il m'a giflée, alors je suis venue chez vous, car j'ai peur de lui...

Bien, restez ici, on appelle votre père pour une explication.
Christine était ravie de sa vengeance et attendait dans le bureau de la secrétaire l'arrivée de son père.
Il arriva quelques minutes plus tard, il était calme et étonné...
Monsieur RIGAUD, savez vous pourquoi vous êtes convoqué ?
Oui, je pense que ma fille a peut être eu un problème car elle est partie de chez nous furieuse après m'avoir lancé un gros mot !
Ce n'est pas du tout la version de votre fille, elle vous accuse d'avoir voulu abuser d'elle et cela à maintes reprises, car vous vouliez lui....toucher les seins...Tout à l'heure ! Comme elle se refusait, vous l'avez giflée...Elle est venue se réfugier ici...
Monsieur RIGAUD abasourdi, écoutait le commissaire en se disant qu'il vivait un moment de folie qui se dissiperait en présence de sa fille. Furieuse, elle racontait n'importe quoi, c'était évident, il allait s'excuser pour la petite gifle et elle viendrait l'embrasser en pleurant...
On fit venir Christine dans le bureau du commissaire, elle prit soin de ne pas regarder son père et écarta la chaise pour ne pas être trop près de lui...

Christine, ma chérie, je regrette de t'avoir grondée, mais n'invente pas des sottises de ce genre !!!
Monsieur RIGAUD, laissez moi poser les questions à votre fille.
Christine, maintenez vous les accusations que vous avez faites il y a un instant ?
Oui, monsieur, c'est vrai...
CHRISTINE, tu divagues ?Tu sais très bien que tout est FAUX, je t'aime, j'aime ta soeur et je ne t'ai JAMAIS manqué de respect...Tu le sais ?

Monsieur RIGAUD, ne vous adressez pas à la victime !

Mais quelle victime ? On est en plein délire...Appelez ma femme et mon autre fille !

Nous allons le faire en effet.

Jean-Pierre était accablé, sa fille fuyait son regard. Elle fut conduite dans le bureau de la secrétaire. Elle était butée et avait l'air mauvais. Lui, vivait un vrai cauchemar...
On le conduisit dans un box fermé à clé où un clochard cuvait son vin. Il se mit à pleurer alors que cela ne lui était jamais arrivé. Tout allait se terminer ce soir sans doute ?
Il se demandait si sa femme était prévenue ! 
Le commissaire téléphona à sa femme pour qu'elle vienne immédiatement. Il fit ramener Christine chez elle...
Ne comprenant rien, la femme de Jean-Pierre arriva avec sa fille aînée au commissariat.
C'est alors, qu'elle apprit que sa fille Christine accusait son père d'être un "pervers" !
Le ciel allait lui tomber sur la tête ! C'était une mauvaise farce...Un délire de gamine qui avait vu trop de films et ce mot ne lui ressemblait pas...

Madame, vous savez très bien qu'un père peut avoir une telle autorité sur ses enfants qu'il peut leur imposer des choses, par peur ils subissent, acceptent, honteux, jusqu'au jour où ils viennent témoigner ici.. Je reçois tous les jours des plaintes de jeunes (ou de femmes) qui sont battus ou qui sont les jouets sexuels du père (ou du mari)...

Mais, monsieur le Commissaire, tout cela est ridicule, Christine adore son père, même si parfois elle est rebelle, impulsive, elle est charmante. Là, je ne comprends pas...
Relâchez mon mari, je peux vous certifier qu'il est droit et incapable d'une chose pareille, n'est-ce pas Mireille ?
Mais oui Maman, c'est faux, c'est un mensonge de Christine car Papa lui a refusé de sortir ce soir...
Mesdames, votre fille donne des précisions sur les gestes et dit que cela durait depuis longtemps !
Qui croire ?
Pourrions-nous être tous confrontés, monsieur le commissaire ? Vous verrez que Christine a menti...
Oui, j'y compte bien et demain vous serez convoqués, mais votre mari passera la nuit ici au poste en attendant la vérité...
Mais c'est affreux, mon mari est cardiaque et cela n'arrangera pas sa tension...Il a des médicaments à prendre...
Ne craignez rien, un médecin passera et nous le mettrons dans un autre box propre.


C'est en pleurant que Mireille et sa mère rentrèrent à la maison. Christine était ressortie...Ni l'une, ni l'autre ne purent parler ou manger...Elles étaient abasourdies et attendaient le retour de Christine pour comprendre.
Christine rentra tard et après un "bonsoir"rapide elle s'enferma dans sa chambre.
Mireille et sa mère, stupéfaites la suivirent immédiatement. Aucune réponse mais une musique à fond et un cri : Laissez moi !
Pauvre Mireille, elle voulait aider sa soeur et lui demander pourquoi elle accablait son père, pourquoi elle mentait sur un sujet très grave. Comprenait-elle les conséquences de son accusation? 
Pouvait-elle se rétracter ? Voulait-elle demander pardon à son père ?
La nuit fut terrible pour toutes les trois. Chacune revivait ces dernières heures passées au commissariat. Quand le jour se leva, Mireille et sa mère qui avaient passé la nuit sur un fauteuil se regardèrent et fondirent en larmes en s'embrassant.
Vers huit heures, Christine sortit de sa chambre et embrassa sa mère et sa soeur comme si rien ne s'était passé la veille !

Christine, qu'est-ce qui t'arrive ? Te rends-tu compte de ce que tu as fait ? Tu accuses Papa de choses impensables, ignobles, fausses !
Mireille, laisse-moi, je sais ce que je fais et Papa n'est pas vraiment gentil avec moi...
Christine, je suis ta maman et je peux comprendre la peine que tu as, n'ayant pu sortir avec ton petit copain. De plus ton père t'a giflée...Mais, n'invente pas des horreurs qui vont avoir des conséquences énormes.
Je n'invente RIEN, je ne veux plus le voir...
La-dessus, Christine retourna dans sa chambre, s'enferma en remettant sa musique à fond...
Mireille et sa mère se regardèrent et se remirent à pleurer.

Dis-moi, Maman, tu ne crois pas un mot de ce que dit Christine ? Dis-moi que Papa n'a pas pu faire une chose pareille ? Je commence à me demander si elle ment ou si elle dit la vérité...Pourtant, je ne peux croire à ces mensonges d'une gamine furieuse qui veut PUNIR son père, sans penser aux conséquences, n'est-ce pas ?
Je vais essayer de lui parler...

Bien sûr, Mireille, ce sont des mensonges, mais elle a signé des accusations terribles. I l y aura une enquête de voisinage, des questions ici et là, des ragots, et peut-être une perquisition, qui 
sait ? Nous serons trainés dans la boue à cause de ta soeur qui est sans doute malheureuse et ne peut revenir en arrière ! Elle est butée, furieuse, et veut se venger. Elle n'est pas encore consciente du mal qu'elle fait...Elle ne réalise pas l'ampleur de ce drame que nous vivons. Parle-lui. Essaie de la convaincre d'aller retirer sa plainte et de s'excuser auprès du commissaire et de son père aussi ! Trouve les mots pour qu'elle redevienne la petite fille si gentille qu'elle est.
Je te fais confiance...

Mireille appela sa soeur doucement et lui demanda d'ouvrir sa porte et de la laisser entrer. Mais la musique à fond ne s'arrêta pas. La porte était toujours fermée à clé...
Christine, ouvre-moi, je t'en prie, nous allons parler...
Christine finit par ouvrir et tomba dans les bras de sa soeur, inanimée...Elle tenait dans sa main, un tube vide d'un somnifère...
Maman, viens vite, Christine a un malaise...Appelle les pompiers...
Quelques instants plus tard, le SAMU se chargea de l'emmener pour la soigner. Mireille prétendit que sa soeur avait des peines de coeur et était déprimée. Elle apprit plus tard que ce n'était pas grave, la dose n'étant pas mortelle, heureusement.
Maman, il ne manquait plus que çà ! Décidément, Christine est immature, je vais m'occuper d'elle.
Vas au commissariat, tu expliqueras ce qui s'est passé !

Au commissariat, la maman ne put voir son mari et de plus, le commissaire mettait en doute ce qu'elle disait.
Madame, vous me dites que Christine a eu des remords et qu'elle a voulu se suicider, mais moi, je peux penser qu'elle a peur que son père recommence, alors elle a voulu en finir pour ne plus subir ses assauts. Votre fille n'a encore rien dit sur son geste.
Monsieur, je sais, je la connais, elle n'est pas méchante, mais butée et ne sait comment se rétracter...Vous verrez, elle reviendra vous expliquer tout. Puis-je voir mon mari ?
C'est interdit, mais je vous y autorise....

Jean-Pierre ne put s'empêcher de pleurer en voyant sa femme, il n'était pas rasé, il était fatigué, hagard. Il lui demanda des nouvelles de ses filles.
Quand il apprit la tentative de suicide de Christine, il fut navré et s'en voulait encore plus de l'avoir giflée, car toute cette histoire venait de là !
Le commissaire le fit sortir et il put rentrer chez lui. Mais l'affaire n'était pas terminée pour autant.
Quelques jours plus tard, Christine rentra, pâle, fatiguée et presque muette. Elle déprimait, ne voulait plus manger, plus parler, plus voir sa famille...
Très vite, les voisins avaient appris la tentative de suicide de Christine et l'arrestation de Jean-Pierre. Les gens se retournaient sur Jean-Pierre en murmurant et ne le saluaient plus. La vie était difficile au bureau, les gens du quartier avaient répandu des ragots affreux.

Christine finit par se remettre grâce à sa soeur qui l'avait entourée et l'avait confessée...
Elle avoua que pour se venger, alle avait inventé cette histoire et qu'elle n'avait pas pu revenir en arrière. Pas un instant, elle n'avait imaginé la souffrance de son père. Elle ne pensait pas qu'une enquête serait faite ! Pas un instant, elle n'avait imaginé que les voisins seraient au courant. Maintenant, elle avait honte, elle ne voulait plus se montrer et ne savait comment faire avec ses amis et sa famille.

Très vite, le commissaire avait compris que toute cette histoire était ridicule. Il avait mené son enquête, interrogé de nouveau Christine qui se contredisait, pleurait et demandait pardon à tout le monde...Le dossier fut vite bouclé...

Mais c'est avec son père que Christine eut le plus de mal à parler.
Certes, il lui avait dit qu'il regrettait son geste, qu'il comprenait cette attitude de vengeance, qu'il tâcherait d'oublier son séjour de deux nuits au commissariat. Mais il ne pouvait plus embrasser tendrement sa fille et devenait distant avec elle. Il repensait à ses accusations.
Deux semaines plus tard, il tomba gravement malade et mourut au cours d'une opération du coeur.

Mireille, Christine et leur mère furent inconsolables. Elles avaient beau se dire que Jean-Pierre était surmené, stressé, par son travail que son coeur avait souffert, mais elles pensaient que sa mort étaient due à ces accusations mensongères de jadis...

Christine retomba dans la mélancolie, la dépression et un jour se jeta sous le métro...

Mireille et sa mère finirent leurs jours recluses, ne parlant à personne, ne sortant que pour le travail et les courses. Les voisins avaient pourtant oublié et même assayé de renouer les relations en comprenant ce qui s'était passé. Mais la vie était finie pour toutes les deux, elles se soutenaient, se comprenaient, leur chagrin était immense...
Un jour, peut-être, la vie serait plus belle ?

Toute une vie gâchée pour une petite gifle, pour une vengeance de gamine butée et menteuse.

CHANTAL LECLERC 2013 A NICE






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