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CHANTAL



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jeudi 12 avril 2012

Un curé à la campagne jadis....

CURE A LA RETRAITE… J’ai bientôt soixante dix ans et je regarde mon existence en me disant que j’ai vécu plusieurs vies finalement. En effet, un prêtre peut remplacer un psychologue ou un enseignant, parfois il convertit des mécréants, parfois il éloigne les jeunes prêtres qui se disent que la chasteté est insupportable…Parfois, il remet un jeune sur le bon chemin…Bref, j’en ai vu des cas depuis cinquante ans ! Voilà quelques uns de mes souvenirs amusants ou pas : Quand j’étais à la campagne, il y a longtemps, j’ai vu arriver au confessionnal une petite vieille habillée de noir, avec une mantille noire sur les cheveux, parlant si bas que je lui dis que j’étais sourd. Cette brave vieille venait confesser des péchés qu’elle croyait très graves, elle n’en dormait plus. - Mon père, je m’accuse d’avoir mangé de la viande ce vendredi me croyant jeudi…De plus j’ai mangé deux gâteaux alors que je suis diabétique. Je suis gourmande, mon père ! Alors j’ai récité dix « ave maria » et dix « notre père » ! - Mais ce n’est pas grave, allez en paix, vous avez déjà fait vos prières. L’essentiel est de faire le bien autour de soi. A peine partie, je vois un jeune de douze ans qui se met à genoux, fait le signe de croix et me dit : - Pardonnez-moi car j’ai péché. Il se met à pleurer timidement, honteux. - Parle, mon petit, je suis là pour t’aider quoique tu aies fait. - J’ai volé ma mère qui m’avait donné l’argent des courses. Je lui ai dit que le sucre avait augmenté ainsi que le vin. J’ai donc pu garder quelques pièces pour me payer des billes. Elle va s’en rendre compte, la prochaine fois chez le commerçant. J’ai honte et je n’ose pas lui dire, elle me battrait. - Mais non, ta mère est gentille, je la connais bien, dis lui que tu regrettes et que pour te faire pardonner, tu feras la vaisselle durant la semaine ? Allez va réciter dix « Notre Père » - Merci, mon père, je vais les dire avec une grande attention. Le gosse est parti réconforté et j’ai su que sa mère lui avait pardonné bien sûr, après lui avoir tiré les oreilles quand même ! Parfois il m’est arrivé de jouer les instituteurs. Il y avait un bon gros, encore jeune qui ne savait pas bien lire et qui n’osait pas aller à l’école avec les petits. Il est venu tous les soirs, une heure après son travail de jardinier et il a fini en un an par savoir bien lire et bien écrire, bien compter. Il n’a jamais fait de fautes et aurait même pu passer son certificat d’études. Grâce à cela, il a obtenu un travail plus lucratif. Il me remerciait en m’apportant des boutures de géraniums ou des salades de son jardin. Il ne venait pas régulièrement à la messe. Sauf à NOEL, RAMEAUX, ou le vendredi saint et PAQUES. Une confession par an. Comme beaucoup d’autres gens de la campagne. Cependant ces gens menaient une vie chrétienne en s’occupant de leurs ainés, des voisins plus pauvres qu’eux, en faisant des petits travaux bénévolement chez les retraités. C’était des braves gens que j’aimais et chez qui j’allais prendre un café ou un verre de gros rouge en famille. Avec l’Instituteur et le Maire, nous étions les personnages importants. Pour les communions solennelles il me fallait préparer les enfants et j’avais avec moi, une dame veuve qui avait du temps libre et qui m’aidait. Les parents se ruinaient pour payer une belle robe ou un beau costume à leur enfant. J’avais beau leur dire que ce n’était pas utile, ils savaient que « cela se faisait en ville, alors, ils faisaient pareil ». Ils étaient tellement ravis le dimanche de réunir la famille devant un coq au vin avec leur curé qui présidait. En ce temps là, le cadeau pour l’enfant était un missel, quelques oranges et des bonbons. Les plus riches offraient la montre du grand père. Tout se terminait par des chants religieux et aussi… des chansons à boire…Que c’est loin cette époque campagnarde. J’étais toujours respecté. Le moins agréable, c’était de venir donner l’extrême-onction comme on disait jadis. On connaissait tous les gens du village. Alors, lorsque je devais venir vers un grand malade que je savais perdu, je ne pouvais cacher ma tristesse devant tant de souffrances. Le pauvre homme me regardait presque apeuré devant la mort. Je tâchais de le réconforter, de lui parler des belles choses qu’il avait réalisées pour sa famille, et nous finissions par prier ensemble, main dans la main avec ferveur. Quelques jours après il me fallait célébrer son enterrement devant tout le village. En ce temps là, il y avait un fiacre noir avec deux chevaux et les gens marchaient derrière jusqu’au cimetière. Tout le monde était triste. Mais cela finissait par un gueuleton durant lequel on parlait du mort, on le blaguait, on le regrettait, on le félicitait aussi. Quelle époque lointaine… Plus récemment, j’ai été muté dans une petite ville, proche de ma campagne et j’ai du me déplacer en voiture pour dire les messes dans plusieurs églises. On manque de prêtres ! Peut être que si on autorisait le mariage des prêtres, il y aurait plus de candidatures ? C’est une grave question… Une chose amusante, c’est que j’ai dû me remettre à l’harmonium, donc au solfège, pour pouvoir accompagner les petites chorales d’enfants. Cela me prenait du temps le soir, mais quel plaisir. Je n’avais pas tellement oublié les cours de mon enfance et je fus assez vite capable de jouer pour les mariages ou les enterrements. Etant seul, je jouais avant la messe et après, ce qui plaisait aux paroissiens. Parfois un vieux monsieur chantait l’Ave Maria de Schubert, c’était charmant. Un jour une dame me fit cadeau d’un synthétiseur YAMAHA qui pouvait jouer de l’orgue, de la clarinette, de la trompette et plein d’autres instruments. Je fus le plus heureux des hommes. Nous pouvions donner des « concerts » avec la chorale des enfants et cela nous permettait de récolter quelques sous pour faire partir les enfants en colonies de vacances. Je louais un mini car et j’emmenais une quinzaine de gosses au grand air et nous campions sous des tentes… près d’une gendarmerie. Grâce à moi, les enfants ont appris à partager, à se supporter, à dormir sans confort, à faire la cuisine, à faire la vaisselle, à prier le soir ensemble, à chanter, à marcher sans se plaindre, à porter les sacs à dos, à connaître les étoiles, à découvrir les papillons et les insectes…Bref, une leçon chaque jour dans la joie. Ils revenaient fatigués, mais heureux et attendaient les prochaines vacances pour revivre de tels moments. Ma vie était simple : dire des messes, réconforter, aider les malheureux, partager surtout et ne pas penser à ses propres ennuis ou maladies. Je crois avoir rempli ma tâche ! Mais dire que je n’ai jamais douté serait un mensonge. Combien de fois, je me suis demandé pourquoi DIEU nous laissait tant de malheurs, de maladies et de guerres, tant d’horreurs dans le monde ? Je n’ai pas de réponses, je cherche ! L’homme est parfois un loup, un monstre, un fanatique, un fou de guerre, mais aussi, l’homme peut être un ange, un savant, un chercheur, quelqu’un de bien… qui n’aspire qu’à la PAIX. Pourquoi les peuples ne vivent ils pas en PAIX ? Grande question…La famine, les maladies, les guerres, la puissance et la gloire de l’HOMME, tout cela change la vie et le peuple souffre… Je prie beaucoup, je cherche, je console comme je peux. Je m’isole du monde cruel en faisant de la musique. J’essaie de transmettre des valeurs morales aux enfants… A mon âge, j’attends la mort sereinement même si parfois je me demande s’il y a un au-delà ! Je ne devrais pas avoir de telles pensées, mais c’est humain ? Mes chers lecteurs : Priez pour moi et pour le MONDE surtout, afin que nous vivions en PAIX enfin… CHANTAL LECLERC ……………………………….. DROITS RESERVES 2012………..

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