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jeudi 9 février 2012

Monsieur BODINO aux PERVENCHES N°2


Je continue mon enquête sur les personnes âgées des maisons de retraite et après l’histoire de Madame RICHAUD, je vais vous raconter la vie de monsieur BODINO. C’est un monsieur de 80 ans qui a toute sa mémoire et qui aime parler, rire, jouer aux cartes, bien manger et bien boire. Il respire la vie ! On ne lui donnerait pas son âge.
Je lui ai demandé de me parler de son enfance, de son travail, de sa famille, de sa longue vie.


Je suis né en CREUSE dans un hameau près de BOURGANEUF, où mes parents possédaient une petite ferme familiale. Nous avions des poules, deux cochons, des lapins, des pigeons, une vache, trois chiens et deux chats. Nous vivions simplement de nos légumes cultivés par mon père dans le champ des grands parents. Ma mère nous donnait les œufs frais de nos poules et le dimanche parfois, on tuait une vieille poule pour faire un bon bouillon. On gardait la viande plusieurs jours ! Ma mère accommodait différemment chaque jour des plats mijotés. Tandis que mon père cassait du bois pour la cheminée et la cuisinière, ma mère faisait des confitures ou reprisait nos chaussettes. Ils ne manquaient pas de travail et étaient toujours gais, toujours de bonne humeur. Mon grand frère et moi étions très heureux et nous allions à l’école à pied par tous les temps. Bien couverts, nous pataugions dans la neige et volions des pommes sur les arbres ! Ni mon frère ni moi, n’étions de bons élèves. A la maison nos parents ne pouvaient nous aider n’ayant fait que très peu d’études. Par contre ils aimaient chanter : Mon père imitait Maurice Chevalier !  Sur un vieux phonographe, ils avaient entendu ces airs anciens amusants : « Ma pomme », «  dans la vie, faut pas s’en faire ! »
 Enfants, nous étions ravis de voir nos parents s’amuser et chanter. Nous faisions comme eux et on se couchait dans la joie. Mon enfance était agréable et mon grand frère m’apprenait à chasser ou à poser des pièges…
A mon adolescence, après des études très moyennes, je décidai de rentrer dans l’armée. J’étais attiré par les uniformes, par cette discipline, par le goût de défendre mon pays un jour. Mon frère, lui, devint cordonnier.La vie à l’armée était bien différente de ce que je m’étais imaginé ! Des officiers, des sergents pas aimables, durs et toujours en colère. Des tâches stupides à faire…Je croyais apprendre quelque chose d’utile, mais non, je pelais des patates et lavais les cabinets. Parfois, on me laissait regarder le maniement des armes, ou réparer un moteur de camion. Tout était réservé aux jeunes qui avaient fait des études, moi qui sortais de mon trou, j’étais considéré comme un paysan.
Je suis resté à l’armée durant six ans et j’ai quand même réussi à apprendre à conduire, à réparer un moteur, à monter et démonter une arme. Puis, je suis parti avec les autres soldats en Algérie. J’y ai connu de belles filles, j’y ai mangé des couscous fameux, j’ai vu des mosquées superbes. J’ai appris l’arabe, tout au moins les phrases essentielles. Cette vie me plaisait et j’envoyais de belles photos aux parents qui ne savaient même pas où était l’ALGERIE…Notre vie de militaires était plutôt sympathique. Nous aidions les arabes à construire des routes, à amener l’eau dans les villages, à construire des écoles, à monter des tentes pour les médecins en brousse, à sécuriser les villages contre les pilleurs…Bref, on travaillait ensemble pour le bien de cette région et nous étions appréciés.
Dix ans après, je rentrais dans mon hameau creusois. Mes parents étaient bien vieux et mon frère s’était marié et avait deux enfants. Moi, j’avais mené une belle vie de célibataire, une femme de temps en temps ! Je ne voulais pas me marier et avoir des enfants. J’aimais ma liberté.
A la mort de mes parents quelques années plus tard, mon frère et moi décidâmes de vendre la propriété et comme elle avait pris de la valeur, nous pûmes en tirer un bon prix. Ravi, mon frère put s’acheter un beau magasin de chaussures.
Quant à moi, j’hésitais à acheter une maison en Creuse ! J’eus le coup de foudre pour un voilier, lors d’un séjour à Marseille et comme j’avais déjà navigué avec un ami, je n’eus pas de peine à me débrouiller seul. Ce beau voilier de 10 mètres était suffisant pour moi, avec un petit moteur pour quelques manœuvres.
Je m’adaptais vite à mon nouveau mode de vie et ma retraite de maréchal des logis (bien maigre) me permettait de vivre simplement. Seul, je ne dépensais presque rien. Pour me faire un peu d’argent, je transportais des amis à Cassis ou à Toulon ou leur faisais faire un petit tour le long des côtes. Ils étaient ravis et me payaient bien. La belle vie…
Arrivé à quai, je flânais ou allais prendre un pastis au port. Marseille est une ville gaie et chaleureuse.
M’étant découvert un filet de voix, je chantais en imitant Jean SABLON, ou André CLAVEAU…devant les petits bars du port. Les gens me donnaient quelques pièces et au bout de la semaine j’avais ma tire lire pleine…
J’avais aussi quelques aventures féminines avec les charmantes prostituées du port que je connaissais bien.
Puis un jour je décidais de partir loin vers le soleil du sud italien. La mer était belle, le voyage tranquille, la pèche bonne, les goélands suivaient le bateau et se posaient sur le mât. J’étais heureux, libre, sans attaches !
Arrivé vers Naples, je fus saisi par la beauté de cette baie ensoleillée. Les gens étaient exubérants et riaient tout le temps. Les filles étaient superbes et leurs mères énormes souvent. Il y avait des enfants partout dans les rues. Les gens vivaient dans la rue. Une gaité contagieuse, une joie de vivre à laquelle je ne m’attendais pas !
Je suis resté à NAPLES au moins un an. En effet, j’avais fait la connaissance d’une superbe brune du style Gina LOLOBRIDGIDA…Elle tenait avec ses parents une pizzeria et ils venaient tous faire des promenades en mer avec moi…Maria et moi avons passé de bons moments sur ce voilier et quand j’y pense je suis ému…Mais elle voulait se marier et avoir des enfants. Moi, je ne voulais pas me fixer et m’attacher. C’est ainsi que je l’ai laissé tomber un soir en quittant NAPLES comme un voleur…Elle a du se marier, je pense…Après bien des années en mer et de ports en ports, de filles en filles, j’ai voulu rentrer en France, pour penser à mes vieux jours, seul. C’est ainsi que j’ai abouti vers 75 ans dans cette maison de retraite ! Je raconte aux autres mes conquêtes, mes voyages, ma vie en CREUSE ou en ALGERIE, je radote un peu sans doute, mais à mon âge c’est normal ? Je ne regrette rien…
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2 commentaires:

Claude a dit…

Cette histoire est charmante
bravo

Anonyme a dit…

Tu as une de ces imaginations Maman, c'est incroyable.... J'adore te lire. Bisous.
Catherine.