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vendredi 4 novembre 2011

                   La congrégation  des SŒURS DE SAINTE PETRONILLE (fiction)

Je me demande si mon histoire vous intéressera, car je suis une religieuse de 65 ans et je vis dans un « couvent » assez austère tout de même !
Jeune fille, j’ai fait des études d’infirmière, car mon père était médecin et la médecine me passionnait. Ma mère, médecin également, était mère au foyer avec ses huit enfants…Nous ne manquions de rien, ni d’amour, ni d’argent. Mes parents nous avaient donné une éducation rigoureuse et étant très croyants, nous allions tous les dimanches à la messe bien sûr.
Mes quatre frères, mes trois sœurs et moi formions une petite tribu inséparable, ne se disputant… presque jamais. Chacun avait un rôle, et tout marchait bien. Nos parents nous élevaient bien et nous emmenaient faire du sport à bicyclette en général : Voir dix bicyclettes en ligne, sur les routes de campagne, devait amuser les paysans…C’est un beau souvenir…
Mes jeunes frères faisaient des études correctes, mes trois sœurs aussi et moi, l’ainée, je les aidais comme je pouvais. J’aimais aider les autres et me rendre utile. Je n’étais ni belle, ni laide, ni grande, ni petite, ni blonde, ni brune, ni intelligente, ni stupide, bref, j’étais ordinaire ! Mais nullement complexée, je décidais de faire des études d’infirmière comme plus tard mes sœurs.  
Je fus donc infirmière durant quatre ans à l’hôpital près de chez nous. Je n’avais pas de petit ami et cela ne me manquait pas ! J’allais tous les dimanches à la messe et j’aimais l’ambiance qui règne dans les églises anciennes : le son de l’orgue, l’odeur des bougies, les ex-voto, les fleurs naturelles ou pas, les statues, les femmes priant à genoux sur les prie-Dieu, les confessionnaux, les vitraux, l’ambiance feutrée, respectueuse aussi !
Petit à petit, je fus attirée par l’église, par DIEU, et voulus donc entrer dans les ordres, non par dépit ou par amour déçu, mais par choix car j’avais 25 ans et je savais ce que je voulais. Mes parents ne furent pas étonnés ni mes frères et sœurs : Ils avaient leur vie d’adolescents, leurs sorties, leurs amis…

J’avais lu un article sur une sœur du BON SECOURS : Joséphine POTEL qui avait contribué à fonder cet ORDRE en 1824.
Mon entrée chez les religieuses ne fut pas simple je dois dire. L’obéissance, la rigueur, le manque de sommeil et les chambres spartiates, me surprenaient et j’eus des moments de découragement. Mais dans l’ensemble, j’acceptais cette vie austère, mais chaleureuse et parfois drôle, avec ses amitiés ou ses inimitiés, car cela existe dans les couvents.
Etant infirmière, je m’occupais des femmes célibataires en ville et de leurs enfants, souvent abandonnés. J’avais un gros travail en dehors du couvent et au couvent : je devais aussi soigner nos « vieilles sœurs » et les petits bobos de certaines. Ce n’était pas comme au CARMEL, notre ORDRE, ne nous empêchait pas de sortir et de parler avec tout le monde. Notre tenue était sobre : Robe grise à mi-mollets et chaussures confortables avec chaussettes, avec une cape gris foncé pour l’hiver. Juste une petite croix comme une petite broche nous distinguait du commun des mortels !
J’ai rencontré des tas de gens au cours de ma vie de religieuse-infirmière et je me souviens de quelques personnes qui m’ont marquées :
Par exemple, mademoiselle Yvette DONNA, une petite femme de 20 ans qui avait accouché seule en cachette de ses parents…Elle avait eu le courage de venir à l’hôpital, le bébé dans ses bras et s’était écroulée, fatiguée. Tout allait bien pourtant pour elle et pour l’enfant, un beau garçon. Elle avait pu, par la suite, retourner chez ses parents et épouser son séducteur. Une belle histoire ! Mais ce n’était pas toujours aussi rose…
Monsieur BERTRAND, lui, était handicapé. Il vivait seul chez lui avec un chien qu’une voisine sortait tous les jours. Sa retraite était insuffisante pour vivre correctement. Même avec les aides de la Mairie, il se privait de beaucoup de choses. Je suis souvent venue le voir et lui apporter des livres et revues qu’on me donnait. Parfois, je refaisais son lit, l’aidais à se laver et s’habiller. Il avait si peu de visites, que chaque fois que je venais, il était heureux et m’offrait un dessin, car il avait été dessinateur  jadis. Sachant ma passion pour les vitraux, il m’en dessinait de superbes ! Je décidais un jour de les exposer à l’église et mis devant moi une petite coupelle pour que les visiteurs mettent une obole ! Grâce à cette initiative, je pus ramener un petit pécule à mon ami handicapé, qui reprit goût à la vie. Il eut même des demandes de nos paroissiens qui voulaient avoir leur vitrail personnel…Ce fut pour moi, une réussite de reconversion…
Mais, j’avais aussi mes obligations au sein du couvent : nos retraites spirituelles, nos méditations, le carême, les chants à préparer etc. 
J’aimais ces moments de calme, de recherche sur soi, de prières communes et de questionnements aussi. On se couchait tôt et on se levait tôt. Cela ne me dérangeait pas, ma vie était bien remplie.
Quand je voyais le monde extérieur sans cesse en mouvements ou occupé à des choses bien futiles, ou ces gens qui se plaignent pour un rien, ces images dégradantes de la femme, ce manque de respect, de civisme, ces enfants tentés par la drogue ou les jeux vidéos absurdes, je me disais que je vivais à l’abri dans ma communauté. J’y trouvais un havre de paix quand je revenais de mes soins en ville.
Parfois, dans notre couvent, nous avions des moments de vrai fou - rire qui arrivait rapidement, jusqu’à la supérieure…
Je me souviens qu’une jeune religieuse voulant aider la sœur cuisinière, fit la vaisselle gentiment. Puis elle finit  par renverser le liquide vaisselle sur le carrelage ce qui la fit chuter, avec les casseroles et couvercles…Elle était hilare, trempée et un couvercle sur la tête, elle chantait l’AVE MARIA de Schubert…Cela avait déclenché un rire général, puis, elle avait tout rangé, tout nettoyé ensuite. C’était notre petit clown, mais si concentrée dans son travail de secrétariat, si souriante, si dévouée à DIEU, une fille adorable.
Il y avait aussi Sœur Marie-Josèphe au visage revêche, sans âge, qui ronflait lors des prières du soir. Je l’aimais bien, malgré sa moustache naissante et ses verrues. Je la taquinais, je savais qu’elle était gourmande : un péché ! Elle allait, pour expier ses fautes, réciter un chapelet dans la chapelle. Je la consolais en lui disant qu’il y a des péchés plus graves…Nous, les religieuses, ne sommes pas des saintes et nous faisons aussi des choses punissables.
Dans les sept péchés capitaux, nous pourrions parfois être punies pour la colère (Voir un adulte frapper un enfant) pour la gourmandise parfois (ne pouvant pas refuser un chocolat chez un malade reconnaissant)…Pour la paresse, rien à dire, une religieuse n’est pas paresseuse, ni avare, bien entendu ! Pour l’impureté, c’est plus compliqué…En pensée, on peut éprouver une attirance pour telle ou telle religieuse, sans penser à mal. Vu, que les miroirs sont peu nombreux, on regarde peu son corps, encore moins celui des autres. Cependant, étant infirmière, je voyais de tout en ville : des hommes, des femmes, des enfants…Leur corps, pour moi, n’était rien d’autre que souffrance et je devais les soulager. Je n’ai jamais éprouvé d’attirance sexuelle, tant mieux.
Au Couvent, je soignais mes diabétiques, mes vieilles grippées, mes blessées, cela arrivait ! Une fois, une vieille religieuse, se fit une entorse en se prenant les pieds dans le chat noir qu’elle nourrissait dans le jardin. Un chat qu’elle avait recueilli, mourant et qui la suivait partout. Le pauvre chat lui léchait le pied pour se faire pardonner…
J’ai maintenant 65 ans, j’exerce peu dehors, je m’occupe de préparer les chants en m’accompagnant à l’harmonium et je donne des cours de français aux religieuses venues d’Espagne. Nous recevons souvent des religieuses du monde entier. Elles nous parlent de leur pays et chantent dans leur langue nos vieux chants chrétiens. C’est superbe. Cependant, c’est en latin que nous communions ensemble et cela nous unit !
 Ma vie n’est pas finie, j’ai le plaisir de voir ma famille assez souvent, mes parents sont très âgés, heureux de leur longue existence et de leur huit enfants et de leurs petits enfants…
J’ai eu une vie simple, très riche, et je crois en DIEU, même si de nos jours c’est assez mal vu, car certaines religions font de la politique…
N’oubliez pas ces vertus : FOI, ESPERANCE et CHARITE…

SAINTE PETRONILLE CI DESSOUS



 CHANTAL LECLERC

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