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CHANTAL



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jeudi 3 novembre 2011

PARTIR EN CORSE DE CHANTAL

                                                                 PARTIR EN CORSE…
Je vais vous raconter l’histoire qui est arrivée à une amie, il y a quelques années ! J’ai pu retracer son aventure…
Jocelyne s’était mariée très jeune étudiante avec un ami d’enfance de deux ans de plus qu’elle. Tous les deux (après avoir obtenu leur diplôme de professeur de mathématique) étaient devenus parents rapidement d’un joli garçon calme et facile à vivre. Ils arrivaient à  s’occuper de lui tout en travaillant au lycée. Grâce à la famille, ils pouvaient élever leur bout de chou et enseigner tous les deux dans le même établissement : le bonheur…Leur ménage était parfait et le bébé leur amenait toutes les joies possibles !
Des années plus tard, leur enfant les réjouit encore plus en réussissant ses études et en étant champion de tennis junior. Puis il passa son bac normalement et fit ses études de droit. Jocelyne et son mari menaient une petite vie tranquille de « vieux mariés » qui ne pensent qu’au travail et aux corrections et préparations des cours. Ils suivaient les études de leur fils et ne prenaient guère de vacances, trop occupés par leur travail et l’entretien de leur vieille maison à retaper les jours fériés. Peu de distractions, peu d’amis aussi ! Leur fils, lui, avait ses copains et partait souvent chez eux. Il avait une vie bien remplie entre le sport et ses examens à passer. Le ménage commençait à vivre chacun de son côté et même avait fini par faire chambre à part à cause du ronflement du mari : Prétexte en fait...Chacun voulait sa tranquillité et une certaine indifférence s’installait entre eux petit à petit…Mais malgré tout, ils semblaient heureux de cette vie !
Georges, leur fils, obtint son diplôme de docteur en droit à la grande satisfaction des parents. Il avait une petite amie étudiante en droit et ils pensaient vivre ensemble bientôt. Jocelyne se sentait brusquement seule et commençait à s’ennuyer chez elle, malgré le travail de tous les jours. Elle venait de prendre sa retraite anticipée et ne trouvait aucune joie à rester chez elle…
Elle décida de prendre un congé de longue durée avec l’accord de son mari et de son fils qui la voyaient assez déprimée. Ils savaient tous se débrouiller sans elle et elle ne se sentait pas indispensable du tout à présent…
En une semaine, elle se prépara à tout quitter, sa maison, son mari et son cher fils ! Elle n’éprouvait aucune tristesse et pensait partir loin sans but précis. Son mari l’approuvait, désirant peut être aussi avoir sa liberté.
Donc un beau matin, sans faire de bruit, elle quitta la maison avec sa valise bien pleine et sans un au revoir, elle se dirigea vers l’aéroport. Une sensation de grande liberté l’envahit et elle demanda un billet (sans réfléchir) pour la CORSE où sans doute le soleil lui donnerait la joie de vivre ! Une chance : le vol n’était pas plein et elle pu embarquer. Elle éprouvait une joie incroyable et se retrouvait jeune et libre. Plus de contrainte et d’horaires, plus de mari ou de fils ! Certes elle les aimait mais là : elle voulait couper les ponts…Elle n’avait dit à personne où elle allait puisqu’elle n’en savait rien elle-même.
Le voyage était assez court et l’arrivée sur AJACCIO lui fit un plaisir fou. C’était superbe et il faisait un temps splendide. Il lui fallait maintenant trouver un hôtel correct et pas trop cher car elle ne roulait pas sur l’or et ne voulait surtout pas demander de l’argent à son mari. Elle avait une retraite correcte et partageait les frais de la maison avec son mari.
Le taxi lui indiqua un hôtel sympathique dans le centre ville. Immédiatement elle se trouva heureuse dans cette petite chambre ensoleillée et charmante avec ses rideaux provençaux. En quelques minutes, elle rangea ses affaires et appela son mari pour lui dire qu’elle était à AJACCIO : Un petit dialogue de convenance sans tellement de chaleur.
Les vacances allaient commencer : Il y avait si longtemps qu’elle était partie en vacances !!! Seule en plus, cela n’était jamais arrivé. Elle riait et n’éprouvait aucun regret…Elle sortit de l’hôtel rapidement pour visiter le quartier et flâner un peu.
Elle passa ainsi des jours sans rien faire, juste lire les journaux et regarder la télévision. Elle n’appelait que rarement sa famille. Elle était heureuse et cherchait à louer un petit studio dans le coin. Grâce à une agence, elle finit par trouver une studette de quinze mètres carrés meublée près du Cours Napoléon, à deux pas de la cathédrale et de la maison Bonaparte !  Elle comptait y vivre quelques mois, c’est certain. Elle sortait souvent, allait manger au restaurant parfois et liait conversation avec les voisins. Une vie sympathique et libre. Dans sa famille, tous avaient compris son désir d’indépendance !
Un dimanche midi, alors qu’elle était assise à une terrasse de café, elle se rendit compte que trois hommes plutôt louches forçaient la porte d’une bijouterie du boulevard Rossini, à côté : Elle cria de toutes ses forces pour attirer l’attention des quelques personnes assises, mais brusquement elle fut ceinturée par un des voyous qui surveillait la rue et la menaçait d’un pistolet. Cela ne dura que quelques secondes, personne ne semblait avoir vu ce qui arrivait à Jocelyne et en été tant de touristes s’amusent en criant ou en gesticulant pour rire ! Elle fut entrainée dans une voiture avec la bande de voyous. Une main sur sa bouche pour l’empêcher de crier, tenue fermement par un colosse, elle fut jetée à l’arrière de la voiture sans ménagement.

« Tu vas payer, imbécile, tu nous as fait repérer et nous n’avons pu aller dans la bijouterie, tu vas payer ! »
Un sentiment de peur l’envahit et elle regarda les trois voyous très jeunes qui l’avaient kidnappée. Ils avaient l’âge de son fils se dit elle…
« Qu’est ce qu’on fait dit l’un ? »
« Qu’elle crève dit l’autre en riant », à moitié saoul !
Puis, dans un tournant, alors que la voiture ralentissait, l’un d’eux ouvrit la porte et poussa la pauvre Jocelyne dehors…Elle ne sentit rien en fait, sinon une longue glissade, interminable, et un arrêt brusque contre un arbre ! Elle ne sentait pas de douleur franche, juste un mal au crâne intense et un bras écorché et les vêtements salis. Elle se mit à pleurer, à appeler, à essayer de se lever tant bien que mal. Elle parvint à bouger mais sentit une grande douleur dans le dos.
La nuit tombait maintenant et Jocelyne s’était endormie. Dire combien d’heures elle resta ainsi est impossible ! Quand elle ouvrit les yeux, elle fut prise de panique en se voyant presque paralysée et incapable de crier…Elle se rendormit sans doute…
Quelques heures plus tard, elle ouvrit les yeux et quelle ne fut pas sa surprise de se trouver dans la pièce d’une vieille ferme avec un enfant qui la regardait. Elle se sentait faible et ne pouvait parler. L’enfant ne bougeait pas, ne parlait pas… 
« Merci dit elle, mais qui m’a amenée là ? » Pas de réponse !
Elle était dans un lit propre, on l’avait déshabillée et revêtue d’une chemise de nuit, elle se sentait bien au chaud. Elle se rendormit…
A son réveil, un homme se tenait devant elle, lui prenant le pouls et sans rien dire lui fit boire une tisane.
« Merci, depuis combien de temps suis-je là ? »
Alors l’homme lui raconta ce qui était arrivé.
Se promenant avec son petit fils dans les bois, il avait vu une femme endormie, blessée et l’avait ramenée sur son dos chez lui tout simplement. Elle n’avait rien de cassé, juste des écorchures et des bleus partout. Il ne demandait pas d’explications ni le nom ou prénom ni même comment cela était arrivé !
« On m’a jetée d’une voiture ! Des voyous que j’avais vus trainer devant une bijouterie, m’ont kidnappée et jetée… »
L’homme était impassible, et ne cherchait pas à savoir. Jocelyne se remit à pleurer et avec une certaine gène, elle se tourna pour cacher son visage.
« J’étais médecin, alors ne craignez rien pour votre santé, vous trouverez vos vêtements propres sur la chaise » Là-dessus il quitta la pièce en fermant la porte.
Jocelyne n’entendait aucun bruit, l’enfant était sage. Parfois elle entendait des bruits d’assiettes ou casseroles…L’homme devait s’occuper à la cuisine. Il semblait vivre seul avec l’enfant.
Quelques heures plus tard, Jocelyne se sentit mieux et se leva difficilement et alla dans la cuisine où l’enfant et son grand père regardaient la télévision.
« Merci de tout mon cœur pour votre aide et vos soins, sans vous j’aurais pu mourir ! Merci… » Pas de réponse juste un signe de main.
« Pourriez-vous me ramener à AJACCIO ? J’ai un studio sur la place ! 
L’homme se leva et fit des signes (en langage de sourd-muet) à l’enfant…Il sortit et me dit : « Je vous ramène en voiture » Ce n’est pas loin…En titubant un peu elle le suivit : Il avait une vieille 2CV plutôt abimée, mais qui roulait très bien…
En arrivant sur la place,  il ouvrit la porte et tendit la main…
« Encore mille fois MERCI » Il partit aussitôt sans donner son nom ou son adresse.
Personne ne s’était inquiété de son absence ! Trois jours seulement s’étaient écoulés ! Une éternité …Bref, elle rentrait chez elle, comme si rien ne s’était passé. Elle avait des trous de mémoire et ne réalisait pas le temps perdu…Dans une poche, elle avait son porte-monnaie et sa carte bleue qui n’avaient pas été volés par les voyous.
-Que faire à présent ? Le dire à la famille ? A quoi cela servirait ? Les inquiéter ? Elle était revenue saine et sauve d’un fait divers…A elle de se renseigner sur place si possible.
Jocelyne chercha dans la presse des jours derniers si le fait était relaté…Rien…On parlait d’une bagarre à une terrasse de café, mais on invoquait une affaire de famille qui aurait dégénéré ! Affaire classée semblait il…
Jocelyne fut très affectée durant quelques jours mais essaya discrètement de se renseigner sur l’homme qui l’avait sauvée…L’épicier lui dit qu’il connaissait un ancien médecin qui vivait en ermite avec son petit fils sourd-muet dans un coin isolé. Il ne comprenait pas pourquoi Jocelyne s’intéressait à lui ! Elle prétendit que c’était un ami de son mari jadis…Ils s’étaient perdus de vue…Elle loua une voiture pour la journée et essaya de retrouver la vieille ferme. Elle voulait remercier cet homme si serviable et l’enfant : Elle avait acheté des chocolats…
Avec beaucoup d’hésitations, elle finit par retrouver le chemin menant à la ferme…Mais pas de 2CV devant l’entrée…Une moto était là dans un coin…On entendait une voix à l’intérieur. Jocelyne appela « Il y a quelqu’un ? » Un homme jeune sortit « qu’est ce que vous voulez ? » Jocelyne ne savait quoi dire. « Je viens voir l’homme qui m’a sauvée l’autre soir… »
Alors le jeune se dirigea brusquement vers sa moto et partit sans rien dire…Jocelyne hébétée rentra dans la pièce où l’enfant regardait la télévision, lui donna un petit baiser et lui offrit les chocolats.
« Tu donneras cette carte à ton grand père :
                            Jocelyne DUMANOIR
                      2 Boulevard Pascal ROSSINI,
Aimerait vous inviter avec votre petit fils à dîner un soir… »
 L’enfant esquissa un sourire et se leva pour tendre la main…
Des jours passèrent sans la moindre visite de l’homme et de l’enfant…
Puis un soir, Jocelyne vit par sa fenêtre arriver l’homme seul qui cherchait sa studette ! Elle lui fit signe et ils se retrouvèrent dans la rue.
Plutôt gêné ou timide, il lui dit qu’il avait quelque chose à lui dire ! Il était bien habillé et l’emmena dans une petite crêperie qu’il connaissait.
Au dessert, après une crêpe au jambon puis une autre aux marrons avec du cidre, il se décida à parler…
« J’étais médecin à AJACCIO jadis et au décès de mon épouse il y a dix ans, j’ai tout quitté pour vivre dans la vieille ferme abandonnée des parents ROSSI, de ma femme. J’ai recueilli mon petit fils que personne ne voulait, pas même sa mère… qui s’est suicidée plus tard… Le père de l’enfant (mon fils, plombier) alors est parti avec une jeune délinquante qui l’a envouté ! Je ne le vois presque jamais et il vit sa vie dans un milieu épouvantable. Il vient une fois par an : C’est lui que vous avez vu l’autre jour ! Il venait voir le gamin comme à chaque anniversaire. J’ai pu l’appeler avant-hier et il m’a dit vous avoir reconnue… Il était dans l’auto avec des copains et même s’il n’était pas d’accord avec eux, il a participé à votre enlèvement…Ils se sont disputés après vous avoir jetée hors de l’auto et il a même été séquestré de peur qu’il parle à la police…Pris dans un engrenage avec ces voyous et par amour pour sa jeune amie il avait accepté de surveiller la bijouterie…Le pistolet était factice…Oui, mon fils est un voyou et un petit délinquant maintenant…Je m’en doutais un peu…Personne n’a fait d’enquête sur cet enlèvement, croyant à une affaire de famille sans doute…D’autre part, rien n’a été volé…Grâce à vos cris je suppose et à leur manque d’expérience si je puis dire…Affolés, ils ont voulu vous éliminer sans penser vous tuer…C’est quand la voiture a fait une embardée que vous avez été poussée car l’un d’eux qui avait trop bu, voulait vous violer…C’est mon fils qui vous a poussée, pensant que l’herbe vous sauverait…Certes ce n’est pas une excuse et quand il m’a raconté tout cela, j’ai cru que j’allais le frapper…
Il est parti loin, très loin aux Antilles hier où il va tâcher de  refaire sa vie grâce aux économies que je lui ai données. Il semblait très affecté de vous avoir revue et craignait que vous le dénonciez…Voilà ce que je voulais vous dire en vous priant de lui pardonner un jour, car sa vie pourrait recommencer normalement alors qu’en prison il serait perdu…Et moi aussi ! Faites ce que vous jugez bon pour vous… »
Jocelyne était abasourdie, anéantie par ces révélations inattendues…Tant de confidences, tant de paroles de la part d’un homme plutôt peu loquace…Elle ne savait que dire…Elle regardait l’homme qui était gêné, ils ne se parlaient plus ! Elle se leva, mécontente, et lui tendit la main…
Durant des jours, elle repensa à cette soirée et à ces révélations. Que devait-elle faire ? Ce garçon était un voyou, fils de bonne famille, mais il avait failli la tuer ! Elle pensait aussi à ce médecin, seul, désemparé, qui attendait une décision…
Jocelyne, se rendit chez lui et le trouva à moitié prostré sur un banc dehors…Il ne se leva pas et en la voyant il se mit à pleurer ! Elle n’avait jamais vu un homme pleurer…Instinctivement, elle l’entoura de ses bras et avec une grande tendresse elle lui dit : « Oubliez tout ! Rien ne s’est passé et votre fils refera sa vie et vous en serez fier ! »
Il la remercia simplement et se leva pour faire du café.
« Excusez moi, je suis déprimé en ce moment…Cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Mon petit fils va rentrer de l’école, il ne doit pas me voir ainsi… »
Alors, pour le distraire, elle lui raconta sa vie, son échappée, son esprit d’indépendance après tant d’années de mariage et d’indifférence. Elle disait cela en riant sans y attacher d’importance.
Elle se sentait attirée par cet homme et ne voulait pas montrer ses sentiments. C’est alors que l’enfant entra et lui sauta au cou pour la remercier des chocolats. Il riait et tendait à son grand père son carnet de notes. Tout était parfait, il était ravi et le grand père aussi, ce qui mit de la joie dans la pièce !
Jocelyne retourna chez elle, partagée entre la joie et la mélancolie. Que lui arrivait-il ? Elle ressentait un certain penchant pour Antoine, tel était le nom de l’homme. Elle décida d’appeler sa famille et son mari pour remettre ses pieds sur terre. Tout allait bien chez eux, ils se demandaient quand elle reviendrait…
-« Je vais très bien et je profite du beau temps pour me promener et retrouver mon moral d’antan. Je reviendrai bientôt. »
En effet, elle décida de revenir dans sa famille, mais, avant, elle revint chez Antoine pour lui dire adieu !
Il était seul dans sa cuisine en train de préparer un lapin à la moutarde. Il l’invita à le partager avec lui avant de quitter la CORSE…Ce fut un moment de bonheur simple et Jocelyne se demandait pourquoi elle partait alors qu’elle se sentait bien là…Antoine aussi semblait heureux avec elle…Bref, elle le quitta en lui donnant une petite bise de remerciements et alors il l’enlaça tendrement en lui disant « Revenez, un jour me voir ? » Elle ne savait que faire, que dire…Elle partit rapidement en lui envoyant un bisou de la main.
Quelques jours plus tard, elle se retrouva chez elle avec son mari, son fils et son amie qui lui avaient organisé un bon repas de retrouvailles. C’était charmant et elle était étonnée de cette affection. La vie reprenait comme avant, une nouvelle tendresse se montrait chez son mari qui semblait avoir souffert de l’absence de sa femme. Jocelyne, elle, se sentait perdue…Elle n’avait rien dit de son enlèvement et de sa rencontre. Elle n’avait parlé que de ses ballades et du repos en CORSE.
Quelques semaines plus tard, n’y tenant plus, elle écrivit à Antoine une longue lettre en lui disant qu’elle aimerait le revoir.
Ce fut alors une longue période de lettres puis d’appels téléphoniques. Jocelyne avait presque une double vie, à distance…Son mari ne se doutait de rien, la famille non plus.
Au jour de l’an, Jocelyne décida de retourner en CORSE prétextant être invitée par une amie pour quelques jours. Quoi de plus naturel ?
Antoine l’attendait à l’aéroport avec l’enfant qui l’embrassa gentiment. Antoine, réservé, lui donna un bisou sur chaque joue. Tous, en voiture, se rendirent à la vieille ferme. Immédiatement, Jocelyne remarqua les changements : Un jardin soigné avec des haies taillées, une ferme repeinte en ocre, la pièce centrale impeccable avec de beaux meubles et une cuisine moderne parfaite. Elle était stupéfaite et en riant dit « Mais que vous est il arrivé, le loto ? »
« C’est pour toi Jocelyne ! Nous voulons t’accueillir ici dans un lieu correct. Le petit m’a bien aidé, car il t’aime beaucoup. Le peu de temps que nous passerons ensemble, sera agréable et peut être inoubliable ? »
Jocelyne était heureuse et ne culpabilisait nullement. Elle allait commencer une double vie entre la CORSE et le continent avec un homme charmant et un mari un peu lointain…Elle allait trouver plein de prétextes pour mener cette vie qui la comblait. Ni Antoine, ni elle ne voulait se remarier ou vivre ensemble continuellement. Cette vie de vacances leur plaisait, et personne ne souffrait de cette infidélité finalement. Jocelyne avait pris l’habitude d’aller en CORSE sans que personne ne la soupçonne et tout se passait bien ainsi.
Cette double vie dura plus de deux ans et Jocelyne ne pouvait choisir entre sa vie en CORSE et sur le continent. Certes, Antoine lui amenait plus d’amour que son mari. Sans doute parce qu’ils se voyaient moins souvent. Il n’y avait pas la même routine, les mêmes vieilles habitudes. Jocelyne avait eu des nouvelles du fils d’Antoine qui avait refait sa vie aux Antilles avec une jeune antillaise charmante qui était infirmière et qui avait immédiatement adopté l’enfant. Lui, avait monté un magasin d’appareils ménagers et s’occupait enfin de son enfant avec beaucoup d’amour. Leur vie nouvelle réjouissait Antoine. Tout était oublié, plus de mauvais souvenirs… grâce à Jocelyne !
En octobre, Antoine décida d’aller rendre visite à son fils et sa belle-fille et prit l’avion pour Fort de France un samedi. Le voyage lui sembla bien long et la chaleur à l’arrivée était étouffante ! Si bien reçu par son fils et sa jolie belle-fille il se réjouissait  de revoir son petit-fils bien grand. Ils passèrent des jours merveilleux et Antoine gouta tous les plats exotiques, le rhum, les fruits et profita avec l’enfant des plages ensoleillées. Il ne lui manquait que Jocelyne pour « être aux anges ! »
Mais il lui fallait regagner la Métropole et quitter sa famille lointaine.
Encore dix heures de voyage ! Retrouver le froid et la grisaille et ne revoir Jocelyne que dans deux semaines ! Il ruminait dans l’avion et s’endormit. Brusquement il fut projeté en avant et perdit connaissance à cause d’un trou d’air qui avait surpris les passagers non attachés. Son crâne avait brutalement heurté le fauteuil devant et une valise lui était tombée dessus. Immédiatement, les hôtesses s’occupèrent de lui et appelèrent un médecin. Heureusement un médecin se présenta et constata que Antoine ne se réveillait pas, c’était mauvais signe : Il tenta tout ce qu’il pouvait faire ! Faute de moyens, il fallait attendre l’arrivée dans une heure à ORLY. Antoine ne bougeait pas, mais respirait correctement.
A l’arrivée à ORLY, une ambulance attendait et Antoine fut emmené en urgence dans un hôpital. Toujours inconscient, il fut pris en charge et on chercha son nom ou sa famille pour les prévenir. Ils trouvèrent le nom de son fils aux Antilles.
Cinq jours après, Jocelyne reçu un appel des Antilles lui disant que Antoine était dans un coma profond à PARIS. Le ciel était tombé sur la tête de Jocelyne quand elle apprit ce drame ! Il lui fallait aller à PARIS immédiatement…Elle trouva un prétexte et se rendit à l’hôpital en se faisant passer pour la sœur d’Antoine. Le médecin lui dit que l’état était très grave et que l’avenir était sombre. Peut être même que le malade ne se réveillerait pas ou aurait des troubles de la mémoire. Jocelyne était anéantie…Elle voyait son Antoine pâle, plein de tubes partout reliés à toutes sortes d’appareils…C’était impressionnant. Elle ne pouvait rien faire et retourna chez elle complètement déprimée et triste.
Son mari la voyant si triste lui demanda ce qu’il y avait : « Un vieil ami d’enfance est gravement malade et sans doute perdu !».
Durant des jours elle ne sut que faire et appelait l’hôpital de temps en temps. L’état empirait et Antoine qui avait repris légèrement conscience ne se souvenait plus de son nom ou de son âge et de l’endroit où il vivait !
En rentrant de ses courses, Jocelyne trouva une lettre que son mari avait mise sur la table : Hôpital POMPIDOU…Inutile de lire se dit elle ! En effet, on lui faisait part du décès de son « frère » ! Elle fondit en sanglots et heureusement seule, elle put cacher sa grande peine. Quand son mari rentra, il la trouva en pleurs…
« Mon ami d’enfance est décédé hier à l’hôpital à PARIS.
Jocelyne ne voulut pas retourner à PARIS et laissa la famille des Antilles avec sa douleur et s’effaça avec courage. Inutile d’avoir des explications avec le médecin ou l’hôpital. Le fils saurait gérer la situation. Elle coupait les ponts avec cette vie comme on arrête de fumer brusquement, dans la minute…Elle pensait mourir sur place et tout s’effondrait pour elle.
Son mari fut d’un grand secours pour elle durant quelques jours car elle eut des crises d’asthme dues au stress sans doute. Il s’occupait de tout et essayait de la faire rire en chantant du TRENET, comme lorsqu’il avait vingt ans ! Jocelyne pensait sans cesse à son Antoine et ne pouvait admettre sa mort…Elle aurait voulu revoir la vieille ferme où elle avait passé de si belles journées.
Les mois passaient et Jocelyne se laissait aller et ne sortait guère de son lit. Elle avait beaucoup maigri et parlait peu ou répétait les mêmes phrases. Son mari après avoir consulté des médecins comprit qu’elle avait un début de maladie d’Alzheimer et qu’il faudrait la mettre un jour à l’hôpital.
Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle l’appelait Antoine et qu’elle disait qu’elle avait été enlevée ! Pauvre Jocelyne qui divaguait pensait il !
Agés à présent, tous les deux étaient séparés et vivaient chacun dans son monde de souvenirs…Lui, se voyait encore professeur et parfois donnait des cours bénévoles pour s’occuper…Elle, déclinait de jours en jours et ne se souvenait ni d’Antoine, ni de son mari ou de son fils et encore moins de son enlèvement si lointain…

Elle mourut un soir d’hiver et son mari mit de l’ordre dans les papiers et trouva une photo de Jocelyne et d’Antoine et pensa qu’il s’agissait de son ami d’enfance…Le secret était parti avec la mort et c’est mieux ainsi.
Un soir, le mari trouva une autre photo dans le livre qu’il feuilletait : Sa femme avec un homme et un enfant ! Surpris il retourna la photo et put lire « Ajaccio cet été ». Ce n’était pas possible, sa femme avait une double vie ?  Puis, il se dit que lors de ses vacances elle avait été reçue par des amis corses…Jocelyne ne pouvait pas l’avoir trompé !

Quelques mois après il mourut en prononçant ces mots « Jocelyne chérie »-----
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                            CHANTAL LECLERC   Droits réservés



2 commentaires:

Chantal : mes souvenirs et photos a dit…

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Chantal : mes souvenirs et photos a dit…

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