FICTION SUR LES ANIMAUX EN CAGE

  

                                             SOMMES NOUS BONS ?

                               Des faits peuvent heurter les âmes sensibles…

                                                  

Je me ballade au Zoo avec mes enfants et devant chaque cage j’imagine les pensées des animaux que je regarde, ainsi, devant l'éléphant je crois entendre :

-          Mes enfants, je suis un vieil éléphant, et je vais vous raconter ce que j’ai vécu !

-          Savez vous que des gens venaient de très loin nous chasser ? Parfois ils tuaient une mère éléphant, laissant l’éléphanteau désemparé, affolé, qu’ils attachaient sans ménagement pour l’emmener je ne sais où. La mère, pas toujours morte, mais très gravement blessée, devenait la proie des hyènes et ensuite des charognards. Parfois, elle servait de nourriture aux habitants des lieux.

           J’ai aussi vu des braconniers tuer un beau mâle pour lui scier ses défenses,   car il parait que    cela se vend bien dans certains pays ! Nous, ses compagnons, nous avons essayé de charger ces braconniers, mais, généralement nous recevions des balles et les petits étaient touchés. Puis, plus tard, j’ai vu des grosses voitures  venir, chargées de touristes qui nous photographiaient et alors on agitait nos grandes oreilles pour leur faire peur. Quand je pense que l’on m’a dit que nos défenses sont sculptées et qu’elles représentent des objets d’art inestimables !

-          Oui, tu as raison toi, là bas ! Il y a aussi des éléphants en Asie et en Inde, qui sont de vrais compagnons de l’homme. Ils aident l’homme qui l’a élevé et éduqué à porter des arbres, à faire de gros travaux et même, ces éléphants participent à de grandes fêtes où on les décore, on les peint, on les habille…Ils sont adorés, je peux vous raconter des tas de souvenirs !!!

Maintenant, je suis devant des guépards et un peu plus loin il y a un lion dans un enclos : 

-          Sais tu que mon père un guépard superbe a été pris au filet un soir où il dormait à moitié ? On l’a capturé pour l’emmener dans un cirque ! Comment va t-il- courir ? Il sera enfermé et ne pourra plus chasser. On m’a même dit que des filles superbes se montraient avec un guépard en laisse pour des défilés de mode ! quel monde de fous…

C’est comme pour nous dit le Lion ! On nous a pris un des nôtres pour le montrer dans un cirque minable ! Il vit dans une cage de 5m sur 5 et on lui lance de la viande ! Il doit savoir se coucher, monter sur un tabouret sinon il reçoit des coups de fouets. On lui a appris des tas de choses ridicules qui font rire les enfants qui le regardent comme s’il était un clown. Parfois il se met en colère et rugit et il reçoit un coup de bâton. De toutes façons, s’il menace de bondir sur l’homme il sait qu’il sera abattu ! Lui qui aimait courir, chercher un coin où s’abreuver et attendre que la lionne amène sa proie ! Moi, j’ai la chance d’être à l’aise dans ce parc, mais ce n’est pas mon climat  !

Je vais un peu plus loin car j’ai aperçu des crocodiles menaçants qui pour une fois ne dorment pas ! Ils m’appellent :

-          Je vous fais peur Madame ? Vous croyez que je n’ai pas eu peur quand j’ai vu des chasseurs tirer une balle entre les deux yeux de mon frère un soir ? Son corps s’est retourné, sa queue a battu désespérément l’eau et il est mort. Alors les gens l’ont dépecé car notre queue est un met de choix dit on ! Ils disaient qu’un crocodile avait dévoré un bébé au bord de la rivière ! Mais c’est bon un bébé bien gras. On ne trouve pas toujours un aussi bon plat : On voit de la nourriture devant nous, on la mange ! Vous mangez bien des huîtres vous !

-          Est-ce que je rêve ou bien on m’appelle de nouveau ?    

     

          Des singes sautent de branches en branches en chahutant et semblent heureux des cacahuettes que les enfants leur jettent !

        -  Tu sais Madame, ici je suis mieux que dans la Savane où j’étais car je risquais de finir comme plat pour touristes avides de nouveautés. Parfois, je venge mes copains en tirant les cheveux des enfants qui passent trop près de ma cage ! Mais ceux qui sont gentils, je leur donne ma « main » et ils me gratouillent, c’est agréable. Ou alors je fais des cabrioles pour les faire rire…J’ai eu un copain qui venaient de Thaïlande où on lui avait appris à cueillir des noix de cocos : Il savait monter au cocotier et tourner le coco qui tombait. Un autre savait danser au son d’un harmonica ! Nous les singes, nous savons tout faire et nous apprenons  vite. Il y en a même qui ont joué dans des films à Hollywood avec TARZAN ! D’autres sont dressés à aider les personnes handicapées ! Malheureusement il y a aussi des singes qui sont dans des cages de laboratoires avec des électrodes partout et des produits dans les yeux pour tester des médicaments ! Pauvres singes, incapables de se défendre, souffrant le martyre…Comme nos amis les lapins…

J’arrive devant l’enclos d’un ours, au fond d’une grande fosse ! J’entends :

 -Qu'est ce que tu veux savoir ?

-Oui, je suis vieux et pas nounours du tout ! Je suis sale et je pue et en plus je suis méchant dit on…La légende du petit nounours si doux, c’est un rêve ! Nous avons connu des gens méchants autrefois ! Attachés et muselés, les ours devaient rester « sages » devant un vieux fou qui les battait et ne leur donnait que de petites choses à manger, pas de quoi se nourrir. Il faisait « la manche » en les montrant, mais faibles, ces ours ne pouvaient attaquer : ils étaient drogués pour ne pas être agressifs. On aurait dit de vieilles carpettes…Moi je ne suis pas à plaindre, bien nourri. Mais notre vie est dans la nature, en forêt, libres. Une fois, un enfant s’est penché pour toucher le gros nounours que je suis, mais bien sûr, il est tombé de très haut sur un tas d’herbe et alors, je me suis approché et l’ai léché ! Les gens hurlaient. On m’a envoyé une seringue et je me suis endormi ! Il parait que l’enfant n’avait rien ou presque…Sinon… on m’aurait tué ! 

Mais je suis folle ou on me parle à moi seule ? Car il me semble que personne n’entend !

Là, j’arrive devant une grande marre avec des petits phoques et un écriteau :

 « Phoques en soins et en attente d’être remis en liberté ! »

Je regarde ces petites bêtes au regard tendre ! J'entends ces mots :

-Coucou ? Tu me vois Madame ? J’avais une belle fourrure blanche quand je suis né dans le Nord plein de glace. On m’a sauvé, mais ma Maman est morte salement tuée et on m’a abandonné sur la neige après avoir assommé mon frère qui hurlait : On l’a égorgé et arraché sa peau si belle, si blanche et pleine de sang !!! Du carnage…Pour sa fourrure dit on…Moi, j’ai eu la vie sauve parce qu’une belle actrice blonde hurlait : Non, Non, laissez les vivre. Allez vous en !!! Elle pleurait et m’a pris dans ses bras…Je suis arrivé là…en soins et depuis j’ai perdu ma couleur blanche, j’ai grandi. On me ramènera un jour là bas !

A côté des phoques en soins, des immenses aquariums pleins de poissons plus beaux les uns que les autres !

 Je m’approche et les regarde admirant leurs belles couleurs et leur tailles différentes.

Je me dis que personne ne pleure la souffrance qu’endurent les petits poissons pris à l’hameçon, (puis laissés sur l’herbe ou un étalage) encore « vivants » pour la joie des consommateurs qui écartent les ouies, sans se douter du mal qu’ont ces pauvres bêtes à « respirer » et qui vont mourir dans l’indifférence générale. L’homme mange son espadon ou son thon sans imaginer que dans l’assiette il a la chair d’un animal qui a lutté pour sa vie et qui a souffert, attaché au bout d’une ligne durant des heures et a fini sur un bateau, mourant, car on l’a assommé pour le photographier avec le pécheur confortablement assis dans le bateau durant cette pêche au gros ! D’ailleurs, moi aussi, j’ai mangé du poisson et même de l’espadon. Dans l’assiette, on ne pense pas à cela…J’ai aussi mangé des huîtres ! Je mange de la viande de toutes sortes, sans jamais penser à la bête vivante ! Heureusement car on ne mangerait rien. Comme disait une amie, « et la salade, elle ne souffre pas quand on l’a retire de la terre ? On met du sel, du vinaigre, de l’huile et du poivre et on la croque vivante ! » Bien sûr, je fais comme tout le monde, depuis des milliers d’années, je me nourris d’animaux et de légumes. Mais la souffrance des animaux est intolérable, comme celle des humains. Strugle for life !

Je cogite et me dirige vers un grand parc où sont des taureaux camarguais.  

-          Madame ? Tu vois, je suis heureux là avec mes copains de Camargue…Je broute et me bats aussi, mais si j’étais comme d’autres taureaux, dans une arène, on me piquerait avec des banderilles au son d’une musique espagnole et la foule applaudirait en voyant mon sang gicler ! Je tirerais la langue rouge de sang pour mieux respirer, mais on me harcèlerait avec des capes rouges pour que je courre dans tous les sens et finalement on me transpercerait, pas toujours bien, pour me tuer devant une foule en délire, félicitant l’assassin en lui donnant les deux oreilles du cadavre ! Moi, j’ai la chance d’être là, bien tranquille. Plus loin, tu vois les buffles qui eux aussi auraient des tas de choses à raconter…

     Cette visite au zoo me fait réfléchir à ces pauvres bêtes enfermées : Sont elles heureuses ? Certaines, oui, d’autres non ! Bien sûr, les lions ont besoins d’espace, ainsi que les guépards, mais dans ce ZOO tout est fait pour eux et leur bien être, sauf le climat, malheureusement. Certains animaux arrivent à se reproduire ce qui prouve qu’ils sont dans un bon cadre. Mais, voir un pauvre lion dans une roulotte de petit cirque, maigre et endormi, sans crinière ou presque et se dire qu’il ne peut pas bouger ! Certes, il fait la joie des enfants de villages reculés du fin fond de la Creuse, ou de la Savoie, mais à quel prix pour lui, car il ne vivra pas longtemps dans ces conditions. Que faire me dis je ! C’est ainsi depuis tant d’années, mais cela s’est amélioré tout de même. Il y a des pays lointains, la CHINE, pour ne pas la nommer, qui propose aux clients de restaurants : des petits chiens vivants, (comme nous présentons des langoustes vivantes), que l’on prépare ensuite à leur goût ! Nous mangeons bien des huîtres vivantes ou des langoustes choisies dans des aquariums selon leur taille ! Aux USA, personne ne mange du lapin, considéré comme animal de compagnie. Alors qu’en France, le lapin à la moutarde est un met de choix. Même si des enfants ont aussi un lapin comme « joujou » chez eux. D’ailleurs, un animal n’est pas un joujou et combien de gens ne devraient pas laisser les enfants harceler un chat ou un chien, ou un lézard, ou un autre animal croyant jouer, alors que l’animal veut souvent la tranquillité : S’il se rebiffe, en donnant un coup de griffe, de patte, ou qu’il mord, il est puni, mais l’enfant ne sera pas réprimandé ! Si, excédé, le chien (attaché à sa niche, agacé par un enfant avec un bâton) se jette sur le gosse pour le mordre sévèrement, comme il le ferait avec son chiot, alors le chien est abattu, la plupart du temps.

Il faudrait savoir comprendre les animaux, leurs réactions normales, leurs gestes, leurs comportements, ne pas les comparer à nous ! Il faut leur réserver une place bien à eux, et ne pas se comporter bêtement : Combien de « mémères à chienchiens » traitent leur animal comme un bébé ! Parfois même, elles achètent des jouets et des habits et les gâtent plus que leurs enfants. Elles ne savent plus se faire obéir, et le chien fait la loi.

Quand ce sont de petits chiens ce n’est pas trop grave, mais quand il s’agit de bergers allemands qui dorment sur le canapé et empêchent leur  « patronne » de s’y asseoir en montrant les dents, c’est intolérable…Cela arrive ! Ne parlons pas des chiens qui dorment avec l’enfant sur son lit : Quand on sait qu’un chien a souvent des puces ou s’est léché le derrière et qu’il lèche la figure du petit ! C’est plutôt dégoûtant…Il y a pire : Certains restaurant permettent à de vieilles dames en manque d’amour, peut être, d’installer leur petit compagnon à quatre pattes sur une chaise à côté d’elle et de manger dans l’assiette posée sur la table, au grand amusement des voisins ou de l’écoeurement de la plupart des clients.

Mais on ne refait pas le monde en allant au ZOO et en revenant avec une philosophie nouvelle ! La vie est ainsi faite que l’on a des principes que l’on n’applique pas ou rarement. Je continuerai à manger du poisson, de la viande, des légumes, mais je penserai aussi à ces pauvres bêtes torturées inutilement, battues pour rien, montrées dans des exercices stupides dans certains cirques et à la Télévision. Pourquoi abaisser l’animal ? Pourquoi le faire souffrir ? Il ne faut pas aller d’un extrême à l’autre non plus et devenir végétarien ou végétalien. L’animal est utile à l’homme et l’homme est utile à l’animal aussi…Bravo, les Vétérinaires, vous êtes des gens formidables !!!

Après ces réflexions personnelles, je serais heureuse si le monde savait trouver un équilibre entre la NATURE et la VIE normale. Mais où est la NORMALITE ? Guerres sur terre, sur mer,  dans les airs, meurtres entre hommes et femmes, sexualité folle ou déviations, perversités ! Cela a toujours existé….

Heureusement, il existe aussi des gens « normaux » ayant un bel IDEAL respectueux de la NATURE et de la VIE, dans tous les pays du Monde et cela donne de l’espoir pour un AVENIR qui fera le bonheur de nos enfants et petits enfants et arrière petits enfants !

Chantal LECLERC (droits réservés)