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mercredi 9 novembre 2011

Fiction sur le déjeuner des canotiers de RENOIR 1881




Tout le monde connait ce célèbre tableau d’Auguste RENOIR : Le déjeuner des canotiers peint en 1881 à la maison FOURNAISE, un restaurant sur l’Ile des impressionnistes à CHATOU dans les Yvelines. On sait qu’Aline CHARIGOT (avec son petit chien sur la table) est l’amie de RENOIR, debout, de profil, derrière le jeune homme penché (journaliste). En face d’elle on voit le peintre Caillebotte, architecte naval, peintre millionnaire. Derrière Aline : le restaurateur Hippolyte Fournaise et sa cousine à la rambarde.
Mais, connaissez vous l’histoire de la petite jeune fille, au fond, qui boit en regardant ce monde d’artistes célèbres. Elle est la fille du restaurateur et a à peine seize ans.
Derrière elle on voit un banquier avec son haut de forme qui parle avec son frère.
Ce monde fascine Lisette et sans vergogne, elle s’est installée à leur table. Tous sont venus pour faire une petite ballade sur la rivière : Le restaurateur loue des petits canots pour la journée et en cette saison, il y a beaucoup de monde.
Lisette a aidé sa mère à faire le service et au dessert elle est venue partager des raisins avec les peintres. Elle les connait bien, ils viennent souvent pour peindre dans le coin.
Son rêve serait d’être remarquée par Caillebotte qu’elle trouve beau ! Elle aimerait aller en canot avec lui…Même, elle souhaiterait qu’il lui fasse son portrait. Mais elle a remarqué une belle rousse qui semble intéresser Caillebotte, une femme de son âge, alors qu’elle, est encore une gamine de seize ans.
Imaginez vous que cette gamine était mon arrière grand-mère dont je vais vous raconter la vie tumultueuse. 
Lisette est restée au restaurant de ses parents durant cinq ans  et vers vingt et un ans, elle a décidé de tenter sa chance dans le spectacle à PARIS. Elle avait quelques économies grâce à son travail et à différentes « poses » qu’elle avait faites chez RENOIR ou CAILLEBOTTE. Ses parents l’encourageaient à aller sur PARIS, non loin de chez eux. Elle avait été hébergée par une vieille tante. Possédant une jolie voix, elle chantait au restaurant en fin de repas : Fascination, Froufrou, et même le grand air de CARMEN.
A PARIS, elle prit des cours pour se perfectionner et en trois ans, elle devint une chanteuse reconnue : On lui demandait de participer à des dîners, on l’invitait dans des théâtres où elle jouait des rôles de chanteuse, crées pour elle. Elle avait des affiches peintes par Toulouse Lautrec sur les murs et elle ne passait pas inaperçue…La gloire…
Elle finit par faire la connaissance d’un pianiste russe plus âgé qu’elle qui la demanda en mariage. Il était galant, élégant et parlait un français parfait. Ce fut un beau mariage et elle chanta l’ave maria de Schubert accompagnée par son mari. Il y avait là les artistes célèbres, les peintres, pianistes et ses parents perdus dans cette foule de gens inconnus d’eux. Lisette rayonnait, chantait, buvait trop aussi.
Son mari Igor était invité dans le monde entier pour des concerts et elle le suivait !
Elle organisait des soirées prestigieuses où elle chantait et menait une vie mondaine qui lui plaisait énormément.
Tous deux, allèrent en Italie, à Florence, où ils furent accueillis comme des princes ! Elle avait pris des cours de danse espagnole et chantait et dansait en même temps : Un triomphe. La foule était sous son charme et elle était heureuse.
Tout était bonheur pour eux deux !
Un bébé vint renforcer leur bonheur et sa grossesse ne l’avait nullement empêchée de continuer ses galas avec son mari. Elle chanta jusqu’au huitième mois.
Après avoir repris son poids normal, quelques semaines plus tard, elle décida de prendre un congé afin d’élever le bébé, une adorable fille prénommée Tamara. Au contact de son mari, Lisette, avait appris quelques mots de russe et pouvait se débrouiller lorsqu’elle alla à Moscou dans la famille de son mari. Cette famille russe très chaleureuse, lui fit gouter toutes les spécialités du pays et Lisette n’apprécia que modérément ces plats nourrissants. On lui offrit des tas de cadeaux : poupées Babouchkas, caviar, croix orthodoxe, vêtements et écharpes brodés, on ne savait comment la remercier pour sa belle voix et pour le bébé si mignon. Une ambiance sympathique, gaie et aimant bien la Vodka aussi.
Lisette était heureuse de s’occuper de Tamara et de suivre son mari dans ses concerts un peu partout. Elle continuait à chanter pour s’entretenir et reprit ses tournées dès les trois ans de Tamara. Une gouvernante s’occupait de Tamara lors des voyages.
A Londres, lors d’une soirée officielle, elle interpréta l’hymne anglais a capela, tandis que les invités écoutaient debout, lorsque l’on entendit une détonation. Il y eu une pagaille incroyable : Lisette fut jetée à terre par son mari qui avait voulu la protéger des éclats et on arrêta le terroriste qui avait jeté une bombe vers une table : Un illuminé, un fou qui criait et tenait des propos incohérents. 
Lisette fut traumatisée par cette scène et son mari s’était blessé le poignet en tombant.
Pour un pianiste, c’était désastreux. Rentrés à PARIS, ils mirent des semaines à reprendre leurs esprits et à reprendre les concerts.
Puis la vie mondaine reprit, les concerts aussi.
Igor allait souvent chez ses parents à Moscou tandis que Lisette restait à Paris.
Un premier mai, Lisette qui attendait Igor à la gare de Lyon à Paris, ne le vit pas descendre du train, attendit et chercha à savoir où il était. Peut être avait il raté son train ! Rentrée chez elle, inquiète, elle attendit jusqu’au lendemain. Toujours rien.
Ce n’est que quelques jours après qu’elle reçu une lettre des parents d’Igor : Ils l’informaient que Igor était l’otage d’un groupe extrémiste qui réclamait une somme énorme d’argent pour le libérer. Ils savaient que Igor était célèbre et cherchait à lui soutirer de l’argent.
Lisette fut terrorisée en pensant à son mari qui devait souffrir sans doute. D’autre part, elle ne possédait pas cette somme considérable. Alors, elle réunit tous ses amis et les fit participer à cette aide. Elle finit par obtenir la presque totalité de la somme. Puis elle fit le voyage pour remettre l’argent aux ravisseurs et récupérer son mari.
Le contact pris avec ces voyous, courageusement, elle déposa le sac contenant l’argent sur un banc en voyant son mari arriver entre deux hommes : un échange !
Mais au moment où Igor fut libre, un coup de feu retentit et un des voyous partit avec le sac en courant. Tout s’était passé très vite.  Un voyou avait pris le sac et l’autre avait tiré sur Igor le blessant sérieusement à la main droite. La police ne tarda pas à intervenir mais les voyous étaient loin. Igor fut vite emmené à l’hôpital, avec Lisette effondrée.
Le drame commençait : Il fallu amputer l’annulaire d’Igor. Les médecins avaient tout tenté.
Lisette pleurait, Igor s’était évanoui.
Des mois plus tard, à Paris, Igor décida de se remettre au piano malgré son handicap et se débrouilla pour se passer de son doigt manquant !
Il eut de grands moments de découragements, de déception, puis un an après il put rejouer presque normalement. Certes, il ne jouait que pour accompagner sa femme ou d’autres artistes, ne pouvant être le virtuose qu’il était jadis. Il faisait l’admiration de tous et surtout de sa femme.
Les années passaient et Tamara, grâce à son père, avait appris le piano et jouait fort bien. Elle avait seize ans et aimait dessiner. Elle recopiait les dessins de Renoir et aimait :  « le déjeuner des canotiers » Elle savait que sa maman avait posé pour ces grands impressionnistes jadis. Elle regardait sa maman sur le tableau et trouvait qu’elle lui ressemblait : Vingt cinq ans après…Lisette, riait, ce temps était si lointain…Igor et elle ne voyageaient plus, donnaient quelques concerts, s’occupaient de l’avenir de Tamara, future pianiste sans doute.

Voilà la vie de mon aïeule, qui m’a donné le goût du piano et du chant, de la musique russe et espagnole et aussi le plaisir de regarder ce tableau avec tendresse…Merci monsieur Auguste RENOIR…
C’est une fiction, la petite s’appelait ....Angèle Fournaise et non Lisette en réalité !
                                                  droits réservés…
                                                Chantal LECLERC

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