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CHANTAL



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jeudi 5 août 2010

UNE PETITE CHIPIE


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UNE PETITE CHIPIE ! CHANTAL LECLERC (droits réservés)
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Il y a longtemps j’avais observé une petite gamine que je voyais passer dans mon quartier où je promenais ma petite chienne. Cette gamine, charmante et rieuse d’environ dix ans, faisait parfois les courses pour sa maman et était toujours souriante et gaie. Elle suivait scrupuleusement la liste des commissions donnée par sa maman. Puis en remerciant la caissière, elle repartait en souriant à tout le monde. Mine de rien, en sortant elle chipait une mandarine et la pelait puis la mangeait tranquillement. Personne ne remarquait son petit manège de tous les jours. Les clients étaient occupés et les employés et la caissière avaient trop à faire. Moi, je me promenais et m’amusais à « l’espionner » pour voir jusqu’où irait son culot dans ce magasin. Je n’avais nullement l’intention de la dénoncer mais elle m’intriguait. Un matin, sachant l’heure à laquelle elle faisait ses courses, je rentrais dans l’épicerie et fis mine de chercher quelque chose dans plusieurs rayons… La petite (appelons la Martine) lisait sa liste et mettait chaque chose à sa place dans le caddy : elle semblait calme et toujours souriante. Arrivée à la caisse, elle sortit son porte monnaie et paya en n’oubliant pas son ticket. Rien à dire ! Mais je la suivais des yeux et je la vis prendre sur une gondole des barres de chocolat qu’elle mit sans se gêner dans son sac à provisions… Elle chipait sans honte, sans se cacher, naturellement. J’en étais soufflée. Je n’osais rien dire et cela ne me regardait pas !
Quelques jours plus tard, je rencontrais cette petite Martine dans un très grand magasin avec une copine. Je décidais de les suivre de loin, sachant que j’assisterais sûrement à un VOL ! Oui c’était du VOL à mes yeux ce que faisait cette petite…J’errais donc dans les rayons du magasin en surveillant mes proies de loin, comme si j’étais un employé du magasin…Je me sentais investie d’une mission ! Mais les deux chipies se baladaient en touchant à tout, en essayant les chapeaux, en mettant une perruque, en ouvrant les flacons de parfum et s’aspergeant de parfum cher, en riant, mais finalement elles ne volaient rien et se comportaient comme tous les enfants turbulents du même âge. J’étais presque déçue, car il ne se passait rien de grave.
Je décidais de finir mes courses sans m’occuper d’elles et je me disais que tout cela ne me regardait pas au fond. Je n’étais pas leur mère et encore moins le vigile du magasin. Alors, je m’assis au salon de thé du magasin et commandais une limonade menthe. D’où j’étais je voyais les rayons de NOEL avec tous les santons et les crèches, les gens se pressaient pour choisir les plus beaux santons et les boules de NOEL… J’étais bien, là, au calme, ravie de voir ces gens heureux préparer leur NOEL. J’allais me lever pour partir quand j’aperçus de loin mes deux chipies souriantes. Je les suivais du regard. Toutes deux, très gaies, farfouillaient dans les boules et les santons et riaient de toutes leurs belles dents blanches ! Elles s’amusaient vraiment et faisaient rire les adultes. Je m’approchais, mine de rien pour les surprendre au cas où ! Martine, sans se gêner, prit deux petits santons et un petit JESUS adorable…Un excellent choix je dois dire… Elle les mit dans le cabas du magasin et alla faire la queue à la caisse…Incroyable…Après avoir payé ses petites courses honnêtement, toutes deux sortirent en riant comme des folles en regardant leurs achats. De loin, je compris alors leur astuce de VOL : La copine avait volé deux autres santons et aussi une petite crèche qu’elle avait dissimulée dans sa poche …Certes elles pouvaient se faire prendre, mais jouaient elles à se faire prendre parfois ? J’étais médusée par l’aplomb de ces gamines. Que pouvais-je faire ? De quel droit pouvais-je intervenir ? Je n’étais pas concernée, je me mêlais de choses qui ne me regardaient pas ! Je ne sais pourquoi ces enfants m’attiraient autant.
Des semaines passèrent et le réveillon de NOEL arrivait. J’étais occupée par les préparatifs et la famille et mes deux chipies étaient loin de mes pensées. Cette nuit, nous avions décidé d’aller assister à la messe de minuit dans notre petite église de quartier. L’église était pleine malgré le froid dehors. C’était sympathique et les chants de NOEL étaient repris en chœur par les fidèles. La crèche dans un coin de l’autel était superbe, bien éclairée assez simple avec des grands santons et des animaux qui remuaient la tête. Le vieux prêtre officiait avec amour et semblait heureux d’être là. Il encourageait les fidèles à chanter et souriait aux enfants rangés dans les premiers rangs ! Il savait que ces enfants ne pensaient qu’à une chose : Faire un bon repas et ouvrir les cadeaux. Mais tout de même, il leur avait appris les chants de son enfance : « Les anges dans nos campagnes » et « Il est né le divin enfant », plutôt que « Petit Papa NOEL » de Tino ROSSI…C’était un vieux prêtre plein de traditions mais très aimé des petits.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir au premier rang ma chipie Martine, bien concentrée…Je l’avais un peu oubliée, elle et ses larcins et voilà que je la regardais avec méfiance de nouveau. Toute ma famille était là et nous étions en communion de prière avec le prêtre, et cependant je regardais Martine et perdais ma concentration. A la quête, je la vis se lever et prendre un petit panier et commencer à demander à chaque fidèle de mettre son obole. Elle était toujours aussi souriante et mignonne, une tête d’ange ! Arrivée près de moi elle me tendit son panier et j’y déposais un billet important comme d’habitude à cette période. Elle me dit : Merci Madame et alla plus loin…Elle ressemblait à un ange avec ses beaux cheveux blonds et ses yeux bleus. Sa jolie robe blanche en laine angora lui allait à ravir. Elle ne pouvait se douter que j’avais repéré son petit manège dans les magasins, elle reprit sa place au premier rang en laissant le panier plein d’argent devant le curé. J’eus une mauvaise pensée : « avait elle fauché un peu d’argent dans le panier ? » Puis j’eus honte de moi et de mes vilaines pensées à l’égard de cette enfant si mignonne !
A la sortie de la messe, vers minuit trente, les gens se réunirent et le curé les invita à prendre quelques paquets de bonbons qu’il avait achetés pour les enfants. J’en pris deux, l’un pour ma famille et l’autre que j’offris à ma petite chipie Martine qui passait devant moi en riant. Surprise, elle me regarda et toute souriante m’embrassa.
Cette nuit de NOEL fut magnifique avec la famille venue de partout. Le repas simple et délicieux, puis la cérémonie des cadeaux pour tous. Les « enfants » étaient grands et donc ouvraient leurs cadeaux dès la fin du repas. Ils ne pouvaient attendre le lendemain ! Chacun ouvrait son paquet en déchirant les beaux papiers dorés. Il y avait partout des boîtes ouvertes et des papiers scintillants. Chaque enfant criait sa joie et semblait étonné alors qu’il recevait ce qu’il attendait ! Les parents plus tranquilles souriaient et attendaient le jour de l’an pour s’offrir des petits souvenirs. NOEL : c’était la fête des enfants. Mais on ne se faisait pas des quantités de cadeaux chers, juste un beau cadeau raisonnable. La joie était dans les retrouvailles et le bon repas après la messe de minuit. Le lendemain, on mangeait les bons restes et on jouait avec les jouets reçus la veille.
J’avais oublié ma Martine depuis des années. Elle devait avoir vingt ans à présent. Je ne l’avais plus espionnée depuis la messe de minuit…Qu’était elle devenue ? Mystère…

Puis un jour dans le grand magasin où je l’avais vu voler les santons, j’ai cru la reconnaître. Une belle jeune fille blonde élancée, en uniforme de gendarme. Je ne savais pas si c’était bien elle, car elle n’avait plus cette petite tête d’ange.
Je m’avançais et lui dis, « Mademoiselle, pourriez vous me dire pourquoi vous avez choisi ce beau métier ? »
Alors, sans hésiter une seconde, elle répondit :
« Parce que lorsque j’étais enfant je volais dans les magasins sans savoir ce que représentait LE VOL. Pour moi ce n’était rien, peu de chose pour un grand magasin…Puis j’ai compris que si chaque client volait une mandarine ou un paquet de biscuits, à la fin de la journée le magasin perdait beaucoup d’argent. Pour moi, c’était un jeu. Jusqu’au jour où ma mère m’a surprise avec ma mandarine volée chaque jour ! Elle m’a alors expliqué combien coutait ce vol au commerçant (une mandarine puis deux ou cinquante par jour sans compter les paquets de biscuits) ! J’ai brusquement eu honte et ai décidé d’être gendarme plutôt que voleur ! Voilà… » Elle éclatait de rire avec ses belle dents…Oui c’était bien elle, ma petite CHIPIE. Je ne lui dis pas que je connaissais l’histoire de ses petits vols. Elle repartit de son côté et moi du mien…Elle m’avait ramenée dix ans en arrière et je la revoyais mangeant sa mandarine avec tant de plaisir. Je me mis à sourire et j’achetais quelques mandarines, en sortis une que j’eus plaisir à manger dans la rue en pensant à ma petite Martine qui avait « bien fini » alors qu’elle aurait pu dévaliser une banque plus tard, qui sait ?
On peut faire de grosses bêtises (quand on est jeune) et devenir quelqu’un de bien…. plus tard ?
CQFD ….

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup le texte.

Chantal : mes souvenirs et photos a dit…

Merci Mélanie...Chantal