LE METRO A PARIS par CHANTAL LECLERC

LE METRO A PARIS …
Tous les matins, Caroline prend le métro pour aller à son travail…Elle a toujours un livre avec elle, pour s’occuper. Certes, elle préfèrerait dormir à cette heure matinale. Elle a de la chance, elle est toujours assise dans ce début de ligne. Elle ne fait attention à personne et s’isole, ou somnole un peu. Parfois, elle regarde autour d’elle et remarque qu’il y a souvent les mêmes personnes aux mêmes heures ! Chacune s’occupe ou bavarde. Vite le métro se remplit et devient une boîte de sardines bien serrées les unes contre les autres. Caroline s’estime heureuse d’être dans son coin bien tranquille. Les stations passent et elle sait qu’elle a trois quart d’heures de trajet. Depuis le temps qu’elle fait ce trajet, elle connait tout de ce métro. Là, elle regarde les PUB sur les murs, les tags amusants ou sales…Là, elle s’attarde à lire le nom des acteurs d’un film sur une affiche et hop, le métro démarre ! Bref, le temps passe…
Puis le métro s’arrête plus longtemps que d’habitude et en face un autre métro est également arrêté…Un incident ? Une grève ? Personne ne s’inquiète. Alors Caroline regarde le métro d’en face…Plein de monde, des jeunes, des vieux, un panel de « parisiens » travailleurs …Un jeune de vingt cinq ans environ la regarde avec amusement et lui fait un petit signe amical. Elle sourit, et répond à son petit geste ! C’est alors que le métro repart bruyamment …Elle reprend sa lecture et arrive enfin à son arrêt. Un peu de marche à faire pour arriver au bureau. Le travail l’absorbe, elle est secrétaire d’un médecin : Il faut répondre au téléphone, aux gens qui attendent et faire le secrétariat. Elle n’a pas le temps de s’ennuyer. Entre treize heures et treize heures trente, elle avale un sandwich amené de chez elle et prend un café à la machine à côté. Bref, la vie de tous les jeunes et moins jeunes qui ont la journée métro-boulot-dodo ? Le soir elle reprend le métro pour rentrer chez elle. Souvent debout elle se tient comme elle peut, mais il y a tant de monde qu’elle ne risque pas de tomber. Cette promiscuité la gène. Elle, si sensible aux odeurs, a parfois mal au cœur : parfums forts ou odeurs corporelles, c’est souvent insupportable. Beaucoup de gens descendent à cette station centrale et elle va vite s’asseoir pour finir le « voyage ». Elle se retrouve à côté d’un homme qui « déborde » sur son siège. Elle se fait toute petite et se met à lire. Chaque fois qu’il bouge, elle s’écarte pour ne pas être touchée ! Il l’ignore et semble dormir ou rêvasser. Elle ferme son livre et regarde autour d’elle. C’est alors qu’il se met à éternuer sans mettre sa main devant sa bouche…Dégoutée, elle se lève furieuse. Quel malotru ! Il s’essuie sur sa veste…Caroline va plus loin et trouve un strapontin libre. A côté d’elle, un homme la regarde et se met à rire en lui disant : Ma pauvre, vous avez failli être aspergée !…Elle ne répond rien, n’a pas envie de parler. Tant d’hommes cherchent à entrer en conversation pour draguer les femmes : Elle est méfiante. Elle a vingt cinq ans et travaille depuis l’âge de dix huit ans, elle en a connu des dragueurs, d’autant qu’elle est fort jolie. Elle aimerait connaître le prince charmant, ou du moins un futur mari. Mais elle n’a pas de temps libre…Elle passe sa vie dans le métro…
Encore une journée METRO BOULOT DODO…
Aujourd’hui, elle est de mauvaise humeur car elle est en retard. Assise, seule dans son coin, elle regarde les « travailleurs » du lundi.
_ Tous, moches, pense t elle ! En plus mal habillés et ils puent…
La journée commence mal. Arrivée à son arrêt, elle se prend les pieds dans le trottoir et s’affale avec son sac, et son parapluie. Elle s’est tordu le pied et elle a mal partout. Personne ne s’occupe d’elle, tous pressés…Elle se relève tant bien que mal et essaie de marcher en boitant. Non, impossible d’aller plus loin, elle enlève sa chaussure, son pied est douloureux. Que faire ? Elle attrape difficilement son « portable » et appelle son patron médecin pour lui expliquer ce qui lui est arrivé. Le médecin appelle les pompiers qui arrivent quelques instants plus tard. Pauvre Caroline : elle a une « belle » entorse et il semble qu’elle se soit aussi cassé le poignet…En effet elle souffre beaucoup et s’effondre en larmes. Les pompiers la prennent en charge immédiatement et la réconfortent. En larmes, elle cherche son mouchoir, mais un pompier lui tend un « kleenex » en riant :
- Je vous reconnais…La passagère du métro en panne l’autre jour ! Vous m’aviez fait un petit geste amical !!! Je vais m’occuper de vous.
- Je ne me souviens pas ! (Pudeur, hypocrisie, timidité ?)…
- Vous allez vous remettre très vite….Ensuite dans quelques jours je vous emmène danser ? OK ?
La suite ?
A vous de l’imaginer …. Plusieurs possibilités…Il faut rêver….
Chantal LECLERC